Will Cotton et la langueur : strangers than Paradise

 

 

 


Toute photographie est une histoire. Avant de la créer Will Cotton  fonde son cadre et ses accessoires : l’ensemble fait spectacle mais circonscrit tout autant des forces occultes qui interrogent le regard en faisant de la femme la princesse des nuées. C’est une constante dans l’œuvre. Elle cerne  ce qui dans le visible fait trou, et dans ce qui est invisible l’insaisissable.

 

La figuration donne à voir ce qui ne s’exprime ou ne s’explique pas forcément. L’indicible peut enfin se dévisager en un voyage dans le palimpseste de la photographie selon une mise en abyme d’autres désirs moins éthérés. 

 

L’incarnation des mouvements de la chair remplace les pantomimes des esprits. Surgit l’image d’un plaisir. Il  fluctue entre l’impalpable et sa pratique imprévisible. Les nuages blancs font le lit de stupre évanescent et s’offrent aux désirs comme le sang réanime les corps alanguis.
La photographie caresse le corps, la peau, la posture. Elle acquiert un statut concret, vivant par effet de nuée afin de traquer un impossible objet du désir.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

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