Dès son premier projet - Irun Kiko- Juliana Kasumu fut saluée pour ses
photographies des femmes d’Afrique de l’ouest dont elle retraça l’histoire à
travers leurs chevelures. Il existe chez elle tout un jeu entre ses modèles et
leurs coiffures qui servent à les célébrer. Sa nouvelle série « From
Moussor to Tignon »reprend
la mêmethématique mais en
l’élargissant vers un champ politique et social. L’artiste crée un pontentre les femmes du Sénégal et les communautés
noires de Louisiane.
Des lois édictèrent jadis la manière dont les femmes
esclaves devaient se couvrir les cheveux. L’artiste montre ces coiffes mais
aussi les coupes de cheveux de celles qui se revendiquèrent comme rebelles.
Toute une histoire de silence et de résilience s’inscrit en un tel projet. La
tradition est revisitée par la photographe avec élégance que souligne la texture
même des photographies. Elles permettent de s’immerger dans l’âme d’une
féminité réduite souvent au servage.
Toutefois, Juliana Kasumu restitue sous unaspect naturaliste une forme de mythologie de la femme africaine. La
photographe se place en symbiose avec celles qui en leurs prises provoquent des émotions simples mais essentielles.
Fragilité et beauté créent l’enchantement en un aspect toujours provisoire. Les
projets n’ont donc rien d’une simple traversée exotique. C’est même le
contraire. L’artiste veut témoigner de la beauté avec en filigrane l’injonction
de ne pas y toucher.
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