Nea Borgel : la main est un cheval qui galope
Le corps n’attend pas la nuit mais la main de Néa Borgel pour se montrer dans ses mécaniques internes et érotiques. Traits et couleurs flottent dans un même souffle. Le corps jaillit dans la faille, dans l’assaut, s’agrippent aux intervalles. Les paupières s’ouvrent. Mais elles ne sont pas les seules au centre comme parmi les bords. Son invisible miaule, grimace, se disloque. L’espoir de fêtes étourdissantes que le désespoir parfois empêche, surgissent pourtant d’innombrables légèretés.
Dans les chevelures du noir : les lueurs agitées du corps, de l’âme entre dansent entre ordre et désordre. Bref le corps lâche le possible pour l’impossible en gardant une part du secret de l’artiste. Néanmoins celui-ci se faufile par la porte étroite des images incisives. Voluptas, tremblements de terre, hypnoses. Preuve que le désir de voir est indestructible sur l’arête des vagues qui ont raison de l’abîme de l’existence. Car si le plaisir tue, il ravit - entendons par ce mot : emporte. La peinture agite qui est l’artiste et qui nous sommes. Bref la main est un cheval qui galope.
Jean-Paul Gavard-Perret
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