Anne Frédérique Fer : L’outre-voir


 

 

Photographe des paysages, Anne Frédérique Fer donne toute sa dimension créatrice dans sa vision du portrait et du corps. Réduit parfois à une ombre passagère celui-ci est une invitation à une reprise particulière il devient un piège à regard par sa force de suggestion. L’émotion y est centrale, mais distanciée. Il devient l'image la plus forte, c'est à dire l'image de presque rien, d’une personne anonyme là où l’image suggère une suppression, un anéantissement du monde.


Aux prises paysagères solaires  d’Anne Frédérique Fer s’oppose soudain une vision « léthéeenne » dont se dégage simplement l'exprimable pur. Celle d’une « voix » du fond de l’être lorsqu’il semble muet.
Le but devient d'atteindre une évaporation jusqu'à la transparence pour que l’ineffable naisse par ce qui se métamorphose en un outre-voir loin de la possession carnassière des apparences où depuis la Renaissance italienne la figuration s’est  « splendidement fourvoyées" (Beckett). Preuve que pour la créatrice l’objet de la photographie est moins le réel que les états d'âme, les rêves.


Jean-Paul Gavard-Perret


Photos de l'artiste par Nathalie Seroux.

 

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