Lena C. Emery a grandi à Singapour avant
de rejoindre Paris, Berlin et enfin Londres. Elle photographie la femme avec
sensualité et attention amoureuse. Elles jaillissent en pleine lumière de
manière naturelle, en toute simplicité mais parfois non sans sophistication. Les
relations érotiques lesbiennes sont suggérées avec discrétion et harmonie avec
une montée de température, que l’assouplissement des articulations souligne
parfois en un faisceau énergétique magique. Il mobilise des connexions
intempestives enrichies du background culturel de Lena C. Emery.
Sous l’aspect globalement lisse et
séduisant des photographies des détails, auxquels on ne prend pas garde transforment
la perception. Un regard plus attentifapprend que l’ « objet » que nous croyons voir suggère un autre. Si
bien que l’appareil photo devient une arme - apparemment inoffensive - mais qui
entretient toutefois, des connivences avec l’arme à feu. Certes elle ne tue pas
: elle fait l’inverse : elle cicatrise par divers types d’opérations -
entendons ouvertures.
Ceux qui y voient une sorte de « souillure
» n’auront rien compris. La beauté des photos crée une métamorphose, une
hantise. Elles sont des galeries à ciel ouvert qui font l’orgueil de l’artiste,
de ses modèles et de son équipe technique. Jaillit une libération des et du temps saisis
comme variables indépendantes. C’est du Marey à la puissance postmoderne. C’est
donc aussi du Méliès. Mais dans la fixité.
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