Sans complaisance : Robi Rodriguez



Robi Rodriguez refuse toute démesure ou exubérance. Il navigue parmi le réel sans chercher à le rendre forcément plus féerique mais ni pour l’enlaidir. Il cadre des situations scénarisées  avec simplicité, clarté, concision. 
Toute « modification » du réel va chez lui vers la sobriété et une forme d’énigme. Même les situations à teneur sexuelle perdent de leur superbe et s’éloignent de la volonté de susciter des réactions affectives.

 

Tout rapport humain est donné en une sorte de fixité : la fusion qui semble parfois au rendez-vous est décalée. Le vivace côtoie le lacunaire. Et quand une ombre se dissipe une autre apparaît. Forcément ce qu’on nomme réalité perd sa stabilité de manière subtile.
L’essence de la photographie (comme de la solitude qui la fonde ici) est mise à nu par la présence d’êtres qui interrogent la vision. Ils se rapprochent de somnambules. Un lumineux éphémère s’installe face à la nuit.


Jean-Paul Gavard-Perret


 

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