Annabel Sougné sourire pour ne pas pleurer



En une époque où un érotisme sophistiqué (faussement) tient le haut du pavé, Annabel Sougné rappelle que la  féminité peut caresser (si l’on peut dire) d'autres ambitions La photographie devient le moyen de faire glisser la femme de l'ombre à la lumière en approfondissant le concept d’intimité.
Certes l’artiste joue du charmant, du décoratif mais en les décalant par des jeux formels de détournements. Ils donnent à la femme tout l’espace en faisant le vide autour d'elle.

 

Le  portrait est transformé en morcellements. Rien n’est totalement « donné » à l’image. Et cela au nom d’une saisie qui coupe la chique à un réalisme trop tenace. La femme semble vivre libre dans un temps pur. Elle est sauvée des eaux saumâtres du passé comme de certains photographes et du regard ambigu qu’ils portent sur  la féminité.

Le corps parle soudain  une langue libre, poétique parfois et parfois ironique. Reste l'existence dépouillée, l’éloge de son secret. L’artiste belge le préserve en soudant l’invisible au visible, l’évidence à ce qui demeure caché et s'"habille" de forces poétiques.  Mais la rose noire de la blessure est toujours là.

 

Jean-Paul Gavard-Perret.

 

Voir le beau site de l'artiste : www.annabelsougne.com

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