Chez
Bertrand Robert le dessin permet de suggérer l’affect de manière distanciée et
poétique. L’intimité est là, elle résonne mais sous « carapaces et
protections ». L’artiste refuse autant l’abstraction qui emporte vers un idéalisme
que l’effet de réel ras les pâquerettes. Bref le travail crée un trouble
pelliculaire en distendant le simple reflet identitaire. Il sort de la
psychologisation pour la mener vers l’allégorie ténue mais prégnante.
Surgissent
le manque, l’effacement mais tout autant la plénitude des sensations et
d’émotions : au regardeur de la compléter. Le dessin permet un travail de
pointe : l’exactitude et l’espacementfont éclater le compact : le trait entoure le corps, en accroît
paradoxalement la lisibilité voire le parfum.
Bertrand
Robert crée l’inscription commençante relevé par le seul adossement de chaque
silhouette au silence. Quand le couple devient attelage il fait souche par
énergie Et lorsque le corps est isolé dans l’espace il tient à distance les monstres
et le ciel.
La
fragilité de l’être se révèle en offrant du corps foisonnant et empirique une sorte d’essence.Pas de
Barnum juste le petit cirque de l’enfance, les jeux de l’amour. Ses étoiles
insistantes sont encore en pièces comme détachées d’elles-mêmes et des autres.
Intérieur et extérieur séparé par le trait deviennent un lieu unique. C’est un
passage dont le temps reste le gardien.
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