Les fragments d’Ilias Georgiadis


Tout joue dans l’œuvre de Georgiadis de l’emmêlement, de l’inextricable, du visible et de l’invisible. Les étendues (panoramique ou en plans rapprochés) créent un effet d’abîme. Pas de « grand » signe mais un  instantané où l’ombre fait épidémie, tableau noir avec des courbes de « craie ». Une étrange partition crée un effet d’ « éthernité ». Tout semble en rotation, en évolution dans un espace temps où l’imagination du spectateur travaille forcément.

Il existe parfois des dialogues de l’érotique. Mais la  mise en scène est ténue. Se saisit ce qui existe mais qui est de l’ordre du passage. 


Les dimensions classiques disparaissent pour une autre exploration de la durée. Elle devient cinématique : le regardeur se meut dans le sens du temps  et avec la même vitesse que lui.
Tout semble exploré dans un panorama avec l’illusion d’être emporté en un voyage rapide, le long des corps, le long des paysages. La durée demeure isolée mais de manière éphémère. L’inertie est remplacée par la succession de mouvements. Ce n’est pas un hasard si le photographe propose en planches ses travaux.


Jean-Paul Gavard-Perret


Ilias Georgiadis, « Over-State »


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