Herb Ascherman : l’ombre du doute



Dans les photographies d’Herb Asherman souvent une ombre plane. Un homme tel un ange noir semble diriger les poses de la femme en une suite de déphasages.


Cet homme en négatif et dont l’organisme est caviardé met en exergue le corps de la femme selon un drôle de jeu. De la beauté « triviale » du corps féminin rien n’est épargné mais tout reste néanmoins éthéré. L’incarnation déplace l’érotisme vers un trouble pelliculaire.

L’homme en noir devient le fantôme du manipulateur photographe. Le couple, l’attelage font souches dans un rapport doux et disloquant. La ressemblance est décalée mais augurale d’un rite particulier. La fragilité du féminin se révèle en retenant du corps (comme le double masculin le retient) foisonnant et empirique une sorte d’essence.
En dépit du « maître », la déesse est isolée dans l’espace. Elle  tient à distance le dramaturge. L’enchantement ironisé n’appartient plus à celui-ci. Il en est le serviteur plus que le complice.

Jean-Paul Gavard-Perret

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.