Portant la plus grande attention
à ses prises Juliette Pinpernelle conforte la féminité dans une étrange odeur de « sainteté »
fondée néanmoins sur l’éros et ses jeux de monstration. Une radicalité
intestine résonne là où le noir et blanc traverse le textile léger où sont
assemblés les sites de l’intimité entre ombre et lumière. La fée des songes suggère la fleur
de son secret par déboîtement de sornettes.
Mais le voyeur achoppe en un
cirque de pétales qui parfume ses fantasmes.La femme n’est pas croquée à travers des signauxsouvent ironisés. Et si le voyeur ne dort jamais loin de l’intimité promise à
son réveil il sera forcément « déçu ». Des gréements de fortune
travestissent son attente.
Juliette Pinpernelle laisse
poindre çà et là une transparence mais ne permet plus de prendre l’entre-jambe
pour une simple spéculation libidinale. Le creux n’implique pas le moindre
incendie d’un pompier pyromane ou d’un hussard objectif.Ce que l’artiste fait germer n’a rien à voir
avec un simple exercice mécanique de la chair.
L’excentricité affichée
n’est pas là afin de glisser le fantasme comme une lettre à la poste. La photo
cherche avant tout à retenir « un temps à l’état pur » (Proust). Elle
devient la fiction de la transcendance du rapport sentimental. Reste dans le nu
quelque chose de sacré. Il peut passer pour impossible même s’il existe bel et
bien chez les grandes amoureuses. Néanmoins ce qui compte pour Juliette Pinpernelle
est avant tout d’attiser le jeu et le feu.
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