Marcel Miracle le passeur intrépide

                   

 

Marcel Miracle, « Danse - Crayon, Sainte Croix Vallée-Française (Lozère) - le pont », Keymouse, 150 E.

 

Marcel Miracl se méfie des poètes et artistes qui - mystificateurs de l'absolu - prennent les regardeurs dans les filets de leur prétention au sens. Face à eux il cultive ses interventions ludiques et leur plus offrant iconoclaste.  Il forge au besoin le faux pour exalter l'artifice et l’artefact passéiste. Le collage et l’écriture restent donc sur le pont de la Lozère l'erreur essentielle et nécessaire conjuguée à l’accusatif. Elle  justifie de tout et invente une liberté afin de garantir des moments parfaitement inutiles.

 

Preuve qu’en Lozère comme au Sahara l’artiste intrépide transgresse tout édit de nostalgie. Images et textes la font muter loin des pensées crépusculaires.  L’ironie et la dérision indiquent une voie badine et cavalière. Les écumes sépia de la rivière sont surmontées d’idoles hybrides les plus douteuses.  Le pont crépite sous leur orage aux couleurs mandarine. Du canyon d’origine il ne reste que bien peu. Ce n’est plus le Père qui est aux cieux mais des Hespérides baroques et des galopins qui se délectent des arpents du passé.

 

Jean-Paul Gavard-Perret.

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