Elisabeth Frering : ours et autres montres érotiques

 














Avec Elisabteh Frering des formes phalliques se dressent pour faire l’amour aux yeux. La métaphore animale est souvent de rigueurs : lapine rose et ours mickey devienne des attractions optiques dont l’artiste se délecte pour notre propre plaisir. Le pays où tout est permis surgit mais de manière allusive et secrète à l’ombre de diverses « chevelures ». Ici les croupes suggestives sont inutiles au désir. Elisabeth Frering utilise d’autres vecteurs. Plus drôles et corrosifs. Elle y jointoie le plaisir et la peur. L’ensemble bâtit le corps d’une œuvre ludique et poétique.  Le rose est mis. Il ne se quitte plus. Même sur les endroits dont il efface le nom.

 

La lèvre devient au souffle ce que la main dit à la peau. Elle n’a même pas besoin d’un lit de camp pour sa sieste et peut trainer comme un ver loin des mouvements de spleen qui n’ont ici plus cours. Reste le rose qui rappelle plus celui des cuisses que des sacrifices. En des figures  mystérieuses et ludiques  l’image la plus naïve fait alcôve à celle du désir. Craintive et voluptueuse chaque figure suggère l’improbable parce qu’elle pressent l’abominable abîme qu’il faut toujours combler. Mais il n’y aura plus d’accroc dans la soierie  des lapines et les toisons des ours resteront impeccables.

 

Jean-Paul Gavard-Perret


Elisabeth Frering, Galerie Bertrand Gilling, Suisse.

 

 

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