Emma Ribbing et le corps féminin
Emma Ribbing est danseuse, chorégraphe mais
aussi photographe et vidéaste free-lance. Elle a participé dans le monde entier
à différents sets aussi bien dans le théâtre d’avant-garde que pour des
concerts pop. Elle a travaillé entre autres avec Rafael Bonachela, Henri Oguiqe, Gilles Jobin,
Arthur Kuggeleyn. Après avoir
intégré le « Marcel
Leemann physical dance Theatre » de
Berne elle a rejoint une
compagnie genevoise. Elle a créé la compagnie “Ribbing/Halsackda” à Malmoë et
reste membre du label de musique suissse «In discourse» où elle collabore avec
Silas Bieri. Ses performances demeurent
forcément proches de la musique mais son apport plastique en tant que
photographe est loin d’être négligeable.
Ses mises en scène du corps féminin sont l’aboutissement autant d’une pensée que d’un sentiment. Emma Ribbing se confronte au nu en tant que langage de sublimation. Elle ne le cerne que très peu d’un effet de réel pas plus qu’elle ne tombe dans des spéculations spécieuses ou de prétentieuses élucubrations de laiteuses mystiques. Animée d’une extraordinaire liberté vis-à-vis du réel la nudité est là pour le transcender. Plutôt de provoquer la réduction de la femme en objet de désir l'artiste la métamorphose en tant qu’idole évanescente. A coup d’astuces plastiques elle ne cesse de la magnifier. Certains lui reprochent un côté esthétisant. Mais l’envoutement demeure. Se renforce même par un maniérisme qui joue de la caresse. Ses résonances plastiques ne renoncent jamais à l’arabesque afin de provoquer une rêverie de l’élévation.
Jean-Paul Gavard-Perret
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