Immobiles / Mobiles : variations & scénographies de Robert Varlez


Robert Varlez arrache sa chute à l’être, en appelle encore à son énergie pour casser ce qui le retient, l’enserre. De ses mains indiennes l’artiste belge crée ses d'énouages : les silhouettes s’enivrent de leur propre alcool aux saveurs d’éros.

Elles deviennent ce qu’elles sont dans leur secret et par bonds dans l’illimité en  un film très puisqu’il est immobile. Néanmoins les mouvements dessinent son dessein. Varlez rouvre l’écume des jambes à la mer. L’âpre papier du corps n’est plus étouffé. Tout semble encore à produire et prendre de la vie. Chaque corps appelle son autre, se décale de la ligne de flottaison où - en sombrant – il jaillit à l’air libre dans un éther sans rive ni innocence. D’où comme disait le bon Oscar (Wilde) l’importance d’être constant là où l’être en suspens, touche le croisement des lignes afin de s’envoler du corps par un autre.  Le dessin reste donc toujours plus proche du désir  que de la détresse même si tout se déroule en noir et blanc. Ce qui survient signe une ouverture du récit « filmique ». L’apparent noyé reste homme du désir donc convulsif au sein de plages et vignettes en bascules. Elles affirment  son rayonnement ardent, sa radiation en noir de son mal blanc.

 

Jean-Paul Gavard-Perret


Robert Varlez, « HAahh ! », Editions The Hoochie Coochie, Poitiers, non paginé, 10 €, 2014.


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