Anne Canfield poétesse du réel

Quand elle était enfant Anne Canfield rêvait de voyager très loin. Elle était particulièrement intéressée par l’Europe. Ses grands-parents l’avait visitée et lui racontaient les histoires de leurs aventures : ils avaient dormi dans un château et la future artiste était obsédée par cette idée. Elle prit goût aux contes médiévaux et aux contes de fées et voulut déjà devenir peintre (ou chirurgienne et pilote). Issue de Freemansburg (petit village de Pennsylvanie) elle en est peu sortie durant son enfance. Cette petite ville et ses environs restent pleins de mythologie pour elle. Désormais, s’en étant éloignée, la cité vit dans ses rêves comme un lieu très magique et elle désire  lui rendre hommage à travers son travail. Sa peinture et ses dessins  prouvent combien l’artiste demeure sensible aux gens et à leurs lieux. Elle travaille à Philadelphie dans deux ateliers : un dans Chinatown et un autre dans sa maison au sud-ouest de la ville. Elle tire ses sujets de son imagination aussi bien que des objets, gens, lieux, images qui l’entourent. Elle demeure très imprégnée des primitifs flamands comme Hans Memling. Mais aussi de Giotto, Masaccio, Piero della Francesca et des peintures miniaturistes d’Inde ancienne ou du Japon contemporain qui sont plein de détails et de caprices qu’elle même recherche. Elle se sent aussi toujours très proche du travail de la peintre Alice Neel. L’œuvre d’Ann  dans sa pureté lumineuse semble pouvoir avaler le réel à l’infini afin d’en faire surgir une joie presque sans objet er évanescente.


Jean-Paul Gavard-Perret


Anne Canfield, « Fugue State », 5 décembre 2014 – 4 janvier 2015, Seraphin Gallery, Philadelphie (USA)


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