Ingrid Baudine : le mystère des sources

Ingrid B. (ou Baudine) crée ses dessins non sans un certain sens du rite. Chacun semble simple mais tout autant complexe. Sur des feuilles Canson elle isole des animaux étranges venus le plus souvent du fond des mers. Ils se constituent de formes phalliques et de lanières qui s’ordonnent autour d’un centre et se déploient de manière concentrique. Une sagesse de formes insufflent une part de mystère et de poésie.  Les opérations sont insolites et délicates. La surface s’allège et s’étire en un jeu de lignes qui se déroulent, s’unissent et se séparent, se croisent et se dédoublent.

 

L’oeuvre part d’un centre, comme l’œil d’un cyclone qui enfle et se déploie dans l’espace du plan. De longs tentacules s’allongent et progressent. Ils assurent l’ordre et la cohérence d’un univers en expansion mais où le vide l’emporte sur le plein. Néanmoins le chaos cède à l’ordre, la force à la fragilité. Les « tresses » s’abandonnent, les fils s’individualisent, errent dans l’espace et se terminent par des sortes d’ailes de boutures marines qui aspirent à la liberté. Elles portent en elles les promesses d’un ailleurs exaltant. C’est l’image d’un infini en rotation, avec ses étoiles filantes, sa dynamique, son étrangeté, sa force et sa lumière aqueuse.

 

Jean-Paul Gavard-Perret 

 

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1 commentaire

Arthur

Ca a l'air superbe !