Effusions de Jim Dine

 



Jim Dine n’ignore rien des techniques les plus sophistiquées de l’image :  incrustations, hybridations des matières, contractions, dilatations  des formes et des couleurs. Verre, acier, peinture laquée, objets donnent à « City of Glass » un effet d’abstraction. Néanmoins les techniques mixtes métamorphosent les ensembles en narrations lyriques. Minutieusement et sans concession, le new-yorkais construit une œuvre qui passe du pur « disegno » à la 3 D. Après  « Hello Yellow Glove – Dessins récents », présenté à la Galerie Templon en 2012, l’artiste revient à la sculpture.


Ses propositions induisent des ensembles  où le regard est mis en conduite forcée pour recueillir des images qui interrogent. Objets, ustensiles, structures jaillissent non sans envoûtement. Ludique l’exposition permet de comprendre comment Dine explore et expérimente les thèmes favoris à travers lesquels il ne cesse d’« entretenir sa flamme », de remettre en jeu son esthétique. Il ne faut donc pas voir, dans ces propositions de simples digressions baroques. Dine les précipite subtilement dans une « verticalité asymptotique » et met l'accent sur l'essentiel : le manque qui anime tout mythe au nom de la perte et de l’absence impossible à combler : celle de l’image première à savoir celle du cœur, du cœur d’enfant que l’artiste cultive. 


Jean-Paul Gavard-Perret

Jim Dine, « City of Glass », Galerie Daniel Templon, Paris, 6 juin – 24 juillet 2015.

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.