Elsa Sahal : les deux sexes du monde

 

 

 

L’univers plastique d’Elsa Sahal est fait d’échanges sourds entre les formes matricielles et phalliques.  Certaines sont des renaissances, d’autres descendent dans les entrailles tremblantes de chaleur ou nouées vers le froid à l’âme. De telles images pensent  tout  le corps mais ne se limitent pas à lui. Comme une araignée la créatrice tire de lui son fil. Il ne s’arrête jamais dans sa tête ou ses jambes : il devient le moyen d’inventer des sculptures jamais abstraites même si elles ne singent pas le réel.  Ce sont des coups de dés propres à visualiser l’inconscient par un langage plastique voluptueux fondé par une  énergie libre, aventureuse.

 

Certaines œuvres se rapprochent, se superposent  l’une à l’autre. L’unité d’inspiration ramène à une source, à une coalescence étroite entre  le féminin et le masculin sans  réduire l’un à l’autre mais afin de  libérer des influx en prêtant attention à la matérialité de l’image et sa puissance jaillissante générique et symbolique. Condensée à l’extrême autant qu’irrattrapable par la raison l’œuvre saisit par  les sensations et  la transgression délibérée d’un pacte de lisibilité neuf. Dans l’aventure des  formes Elsa Sahal cherche des connexions possibles. Il y va de l’exploration de l’intériorité et de l’élan vers l’altérité dans le repli comme dans l’érection.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Exposition à la galerie Claudine Papillon du 29 Mai au 17 Juillet 2015

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.