Les orgies de Sarah Tritz

                   

 

De Diabolo en passant par Sluggo et une ribambelle de personnages énigmatiques Sarah Tritz fait du dessin la matière de rêves ludiques, parfois cruels mais enjoués. Les couleurs animent l’espace où l’artiste vient repêcher tout un aréopage de figures reprises et réinterprétées de l’histoire de l’art. On retrouve là Picabia, Duchamp, Lichenstein, Ernst ou encore Baumeister à travers d’étranges femmes noyées ou mariées ou des titans tétanisés.

 

Les corps se démantibulent, un « smiley » galopeur drague une femme en larmes. Mais l’artiste se moque des spectateurs (pour leur plaisir) plus que de ses personnages. Ici une tête devient trophée, là une jambe bien seule git sur un tapis attendant on ne sait qu’elle caresse.. Quant à la « Charlotte » langoureuse et au sexe « brouillasseux » elle semble avoir été satisfaite et repose en une paix bien méritée. Le tout dans un mixage où l’hybridation fait merveille : se retrouvent conjugués arts déco, B-D, surréalisme au sein d’une soupe populaire dont le bouillon gras fait les gros yeux.

 

Jean-Paul Gavard-Perret


Sarah Tritz, « Diabolo mâche un chewing-gum sous la pluie et pense au cul », Fondation d’Entreprise Ricard, Paris, du 24 novembre2015 au 9 janvier 2016.

 



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