Suzane Brun et les masques d’éros

Par ses autoportraits Suzane Brun multiplie moins ses propres facettes que celle d’une féminité ludique qui se joue des stéréotypes comme des indices de mort et de vie, d’identité et de masques. Leurs diverses carapaces rendent l’artiste inaccessible dans ses habits de gloire - entendons surtout des dessous chics.

 

Sans être cachottière elle refuse à se laisser saisir. Elle reste la maîtresse et ordinatrice de cérémonies secrètes et textiles. S’adressant au cochon qui sommeille en l’homme, elle ne cherche pas à faire de lui un avorton de l’éther. Et si un armateur grec  ou coréen (du sud) s’avisait de la faire grimper sur un ses bateaux pas sûr qu’elle lui accorderait la moindre attention.

 

La photographe est une mouette moqueuse. Elle brode en ses scénographies des fleurs vénéneuses dont elle est le bulbe galbé.  Feignant les éruptions d’amour pour Dieu elle devient la diablesse qui n’a pas besoin pour se montrer telle quelle d’une fourche et d’oreilles acérées.  Suzane Brun ose même jouer les agnelles. Mais leurs appâts  la transforment en sirène. Elle monte à la surface des eaux :  les bulles de ses fantasmagories y éclosent. 

 

Jean-Paul Gavard-Perret

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