Cyrus Mahboubian : lieux d’être

                 


Cyrus Mahboubian  aime explorer des réalités d’absence qu’il recompose. Les femmes sont présentes à travers lieux et  indices. Mais le voyeurisme se renverse : les photos sont assez énigmatiques pour laisser le doute sur savoir qui regarde qui… On ne sait plus si le lieu d’exploration est le véritable jardin de l’être ou s’il se transforme en zoo dans lequel cages et allées des visiteurs sont interchangeables.


La mémoire de l’instant et des lieux ne cesse de s’altérer. Les  photographies de Cyrus Mahboubian semblent "simples". Pourtant rien de plus complexe que cette apparente simplicité.  De quoi en effet les photographies de l’Anglais portent-elles la trace ? D’amours, de  blessures et de joies ? Le tout s’en doute avec  parfois une pointe d’humour, un clin  d’œil. L’artiste poursuit une partie  de cartes et de cache-cache afin de prendre par défaut le réel.
La moindre photographie anodine (quelques palmiers californiens vus en contre-plongée) ruine les thesaurus, écarte les pensums affectifs  afin de préserver ce qui fait l’essence même de sa quête : une fabrique d'images qui soulèvent plus des doutes que des certitudes.


Jean-Paul Gavard-Perret


Cyrus Mahboubian, « Murmur », commissaire de l’exposition Alison Bignon Galerie Nivet Carzon, Paris, 13 – 17 avril 2016.

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