Laurette Massant à l’ombre d’Aby Warburg

                   


 

Frontières, limites, seuils sont explorés jusque dans  les effacements comme par effets de châsse et de recollections intempestives par Laurette Massant. L’artiste utilise l’art vidéo, la performance, le dessin, les installations pour remonter bien des histoires collectives et personnelles, philosophiques et esthétiques dans l’esprit d’Aby Warburg.

Laurette Massant reste le plus totalement possible dans le monde mais dans le même temps elle cherche sa  mise à distance. L’œuvre n’est pas sans écho aux idées développées en littérature par Monique Wittig dans « La Pensée Straight » ou de Beatriz Preciado dans son « Manifeste Contra-Sexuel ».

 

Le passage selon diverses figures et situations permet à l’artiste de casser iconiquement et philosophiquement les catégories homme et femme. La porosité des pratiques est au service d’un monde parallèle  dont les lois sont dictées par la métamorphose, l'art de la mise en scène et de la construction des images. La fiction plastique distille au besoin une nécessaire violence. Le travail est parfois cruel mais ne sombre jamais dans la dérision pure, le Grand Guignol ou le mauvais goût. Par la voie des hybrides se découvrent autant une atmosphère de rêve qu’une réflexion sur le mélange des genres et la révision de toute taxinomie.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

 

 

Laurette Massant, « Salo IV », Salon du dessin érotique, galerie Beaubourg, Paris, avril 2016.

 

 

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