Rania Matar : passions suspendues
Photographiées par un homme les femmes-enfants de Rania Matar pourraient laisser perplexes. Preuve que le genre non seulement du sujet mais aussi de l’artiste possède parfois un sens de « lecture ». A une sorte d’érotisme particulier fait place une étrangeté magique. Le féminin vient à la rencontre du voyeur sans qu’il ne puisse être conquis par ce qui est montré et on en tient gré à la photographe.
L’artiste à
l’intelligence de « styliser » la représentation attendue pour la
faire dévier. C’est sans doute de la part de Rania Matar un jeu mais aussi une
manière de porter sur le corps féminin une attention douce et subtile. La
saveur s’alimente d’une forme d’aporie suggestive.
Jean-Paul Gavard-Perret
Rania Matar, « A fragile Balance », Mai 2016, Fort Point Art Comunity, Boston.
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