Sweet were our roses : Marianna Rothen


De manière ironique ou de manière plus radicale, Marianna Rothen est l’artiste des traces. Les femmes deviennent  les chapitres d’enquêtes filées entre magasin de curiosité, palais des glaces et lieux d’absence. Surgit une force jusque dans la ténuité allusive.
Face à aux
espaces visuels proposés par l’artiste le regardeur est livré soit à l’errance, soit à la voyance puisqu’il doit reconstruire les narrations demeurées en souffrance au sein d’éléments épars.

Du troupeau humain disséminé reste  des solipsismes  d'existence. Chaque œuvre est "border-line" dans divers jeux de simulacres. Les femmes sont visuellement sourdes et ressemblent à des voix qui se sont tues. La singularité des lignes et des découpages comme les mises en scène créent une succession d'imbrications et d'empiètements.
Mais chaque pièce possède un  appel particulier en une suite d'extensions réglées et mesurées. Sous la tranquillité trompeuse et la nonchalance surgissent bien des innovations. Elles procurent une angoisse (moins brute que distanciée) et un vertige. Chaque photo devient un détour, le piège, le "quark" du mythe de qui sont certains êtres tels qu’une mémoire des profondeurs veut ici le rappeler.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

 

Marianna Rothen , « Snow and Rose & other tales », 112 pages.

 

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