Note sur Patate de vivre, d'Arlt & les artistes d'enfance


Note sur Patate de vivre, d'Arlt & les artistes d'enfance.


D'abord, ARLT ne brouille jamais les pistes. Qu'ils appellent à eux les fantômes ou fassent tomber des pluies d'oiseaux, qu'ils se grisent de tous les ciels ou bien convient la foudre à chahuter leur répertoire, Éloïse Decazes et Sing Sing ont cette grâce et cette vertu singulières de s'offrir à tous les vents – à tous les imprévus, à tous les détraquements – et c'est dans ce perpétuel chambardement qu'ils inventent un équilibre d'une audace et d'un aplomb renversants.


Sans jamais nier ni la beauté, ni l'étrangeté, ni la misère de la vie.


Avec ça, le duo ARLT a son centre de gravité hors de lui-même. Avec Mocke et Thomas Bonvalet – comme ici avec les artistes d'enfance – c'est dans l'accueil qu'il prodigue qu'il trouve lui-même asile, et dans la place qu'il laisse qu'il s'enracine. Le duo cultive l'altérité comme d'autres des patates, et fait pousser ses féeries sur les terreaux les moins prisés, qui sont aussi les plus fertiles. Témoin le disque – accompagné d'un livre – qui paraît ces jours-ci à l'enseigne du label Objet Disque.


De quoi s'agit-il ?


De généreuses-hurluberluesques (et donc profondes) chansons folles, écrites et enregistrées avec des élèves du collège Anatole France des Pavillons-sous-bois, qui racontent notre étonnement devant les tours étranges et merveilleux que nous fait la vie, comme devant les coups-bas qu'elle prodigue aveuglément. Qui disent ensemble ses enchantements, ses saveurs et sa cruauté.


On y entend des chansons-fables en forme de friteuses, des exorcismes, des comptines zoologo-pataphysiques, des hymnes chasse-la-peur nourris de trouille et d'espérance.


On peut dire qu'ARLT et ces mômes-là se sont captés. C'est la même patate qui les meut, la même patate qui les sauve (et nous-mêmes par conséquent) de l'infernal merdier dans lequel nous nous trouvons.


En somme, Patate de vivre est une œuvre de salubrité publique – garantie sans mièvrerie ni moraline – à consommer d'urgence et c'est ici : http://objetdisque.org/arlt-et-les-artistes-d-enfance/


« Tout au long de l’année scolaire 2015 – 2016, Éloïse Decazes et Sing Sing, dans le cadre du dispositif IN SITU, ont animé des ateliers au collège Anatole France des Pavillons-sous-Bois (93) avec une classe de 6ème. De nombreuses séances consacrées à l’écriture, au dessin, à la photographie, de multiples conversations autour de la musique, des bestiaires médiévaux, de la poésie, des masques de carnaval, des fantômes etc…, ils ont accumulé une matière vive, accidentée, poétique dont ils ont tiré un disque de trois chansons, écrites collectivement et enregistrée avec les élèves, ainsi qu’un livre d’images et de textes bruts, entièrement consacré à l’hirsutisme, à la joie féroce, à la déglingue pas si candide de l’imaginaire de l’enfance. Ça s’appelle Patate de vivre, c’est signé Arlt & les artistes d’enfance et ça sort le 20 juin chez Objet Disque. »


le site d'Arlt : http://www.arltmusic.com/


Coco Patraque

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