Maurice Renoma ou la persistance des lucioles

                   


Maurice Renoma est un photographe styliste d’un genre particulier. Il ne cherche pas le beau pour le beau. Ses œuvres déballent poétiquement des mystères féminins sous forme de brindilles et de « pacotilles ». Si bien qu’Eros éclate sans effort, falbalas mais sans nom plus la moindre sagesse.

 

Paradoxalement le corps dans ses approches devient une métaphore parfois drôle, souvent subtile. Le regardeur navigue à vue - et d’ailleurs n’en demande pas plus. L’artiste suit les mouvements du corps, lui fait jouer des prières muettes mais ardentes. L’indécence reste délicate. Pas question pour le voyeur de voler des lèvres.

 

Le voilà en face de par la persistance de lucioles. Qu’importe s’il existe des trous dans le ciel, des flaques sur le sol.  Les photos habillent ce qu’une robe abandonnée laisse voir. Restent le secret dans la chambre noire : des silhouettes s’abandonnent pour suggérer que l’amour n’a plus rien d’imparfait : le piège se referme par la magie  des plongées les plus intimes.


Aux narrations Renoma préfère une  sorte d'introspection physique en montant un spectacle en donnant les fragments d’un dossier intime. Le photographe ne cesse de s’interroger sur la démarche même de la création sans que cela ne soit pesant puisque cette problématique fait elle-même partie du spectacle grâce à une manipulation de prestidigitateur ailé.


Jean-Paul Gavard-Perret


« Maurice Renoma sans tabou », Artphotoby, Paris, 8 octobre au 7 novembre 2016.


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