Les Clandestines : Laurette Massant


 

 

Le désir jaillit où la parole manque. L'image la remplace. C'est un rite chez Laurette Massant  : le désir surgit toujours  de plus loin  : c'est non un fantôme mais un revenant.  Au féminin et selon une trilogie : Vénus, Vierge Marie et Marie Madeleine. Celles qui succombent chacune à leur façon à la maladie de l'amour. Elles ne peuvent pas vraiment finir avec le désir et entretiennent un rapport de fond avec ces deux mots : pas vraiment.

 

Laurette Massant fait franchir une limite qu'elle ouvre comme elle déshabille les fées de leurs papillotes.  Et si la femme reste l’énigme absolue, l'artiste sinon s'amuse du moins joue avec. L'image n'est - ni vraie, ni fausse : elle jaillit pour faire du corps ce qu'il ne fait pas vraiment du moins pas en totalité. Se mêlent l'impudeur extrême et une profonde pudeur amusée, laissant pressentir que quelque chose qui à la fois se cache et se montre. Existent des moiteurs du corps et des moussons du cœur. A marée haute, à marée basse en ce qui ressemble à un chantier en gestation. L'air est gorgé de présence tendre et ironique.

 

 

Jean-Paul Gavard-Perret



Claudine Massant, "Viersus", VDK-JFK Gallery, Bruxelles, du 17 novembre au 4 octobre 2016

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