Un chambre en Inde ? Au soleil, la beauté sans le sens.

© Michèle LaurentOmid Rawendah et Judit Jancsó

Aller au théâtre du soleil, cela reste un voyage. On y est accueilli chaleureusement, on s’installe dans une ambiance chaleureuse, on y retrouve ce climat feutré, de lente effervescence. Dans cet ailleurs, tout le monde se sent un peu chez soi. On assiste au réveil d’une femme, qui va être chargée de préparer un spectacle en Inde. Le propos se présente délibérément de façon décousue. On assiste à une recherche qui sera prétexte à développer une diversité de thèmes : les tensions communautaires en Inde, la place des femmes dans le monde, le terrorisme, le rôle de l’art dramatique… C’est l’occasion pour la metteure en scène improvisée de parcourir en songe ou en acte les grandes tragédies qui secouent notre monde. C’est le prétexte à présenter des fragments de Theru Koothu, théâtre traditionnel populaire tamoul. Tous les ingrédients sont réunis pour un spectacle baroque, riche et ample.


Pourtant, l’opérateur d’introduction des séquences ne fonctionne pas : les rêves et les tribulations ne paraissent pas s’enchaîner naturellement. Les scènes successives ne parviennent pas à constituer une trame unifiée. Les différentes thématiques, trop nombreuses, se mêlent sans faire sens ; on a l’impression d’avoir affaire à une suite de sketches artificiellement réunis. On peut regretter que les partitions magnifiquement interprétées de Theru Koothu ne soient pas plus en résonance avec le propos de la représentation. Les registres trop différents des gags empêchent l’humour de la représentation de faire mouche. Le comique de répétition qui est déployé verse parfois dans le boulevard. Comme d’habitude, le spectacle est plein de bons sentiments. Mais les bons sentiments ne suffisent pas. Pour cette fois, c’est dommage, la magie s’est arrêtée au bord du plateau.

 

Christophe Giolito

 

Une chambre en Inde

une création collective du Théâtre du Soleil


 

dirigée par Ariane Mnouchkine

musique de Jean-Jacques Lemêtre

en harmonie avec Hélène Cixous

avec la participation exceptionnelle de Kalaimamani Purisai Kannappa Sambandan Thambiran

 

À la Cartoucherie, route du champ de Manœuvres, 75012 Paris

Représentations

du mercredi au vendredi à 19h30, le samedi à 16h, le dimanche à 13h30.

Durée 3h30 + entracte de 15 minutes les mercredi et jeudi, entracte de 30 minutes les vendredi, samedi et dimanche 

Prix des places

Individuels 40 € / Collectivités, demandeurs d’emploi 30 € / Étudiants - de 26 ans et scolaires 20 €

 

Locations individuels 01 43 74 24 08

tous les jours de 11h à 18h et en ligne

 

Collectivités, groupes d’amis 01 43 74 88 50

du mardi au vendredi de 11h à 18h

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