L'image et sa coquille : Déborah de Robertis

                   















Deborah De Robertis réclame une liberté totale pour l'art et l’artiste par une nudité subversive (la sienne) au sein même des lieux qui divinisent l’art. Elle veut les extraire des contraintes du moralisme et d’une forme de socialisation hypocrite tout en créant un malaise et par delà des  émotions et une réflexion. La performance devient le moyen de penser l’art et ses localisations en un nouveau dialogue à quatre : l’art, l’artiste, le regardeur et les institutions. Certains sont horrifiés, d’autres sortent leur portable afin de photographier l’iconoclaste. Bref jaillissent d’abord l’enthousiasme amusé pour certains d’entre eux, rejets pour d’autres.  


 


Déborah De Robertis continue à considérer le nu comme une autre « toile » ou une statue vivante à travers ses intrusions intempestives. Proche bien sûr de Milo Moiré mais aussi Gerard Richter, Käthe Hollwitz, Maria Lassnig, Joseph Beuys, Marina Abramovic et des actionnistes viennois, la performeuse connaît le pouvoir artistique et révolutionnaire de son corps. Elle prépare ses « exhibitions » publiques très en amont et avec le plus grand soin afin de limiter les situations périlleuses : Preuve que le sexe demeure au centre des débats de la société et de l’art et que les réticences restent coriaces. Demeure toujours son horizon trop bas. Ou trop haut.


Jean-Paul Gavard-Perret


 



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