Paul Graham et le terrorisme

 

Paul Graham était dans son appartement parisien non loin du Bataclan le 13 novembre 2015. Ces attaques le sidèrent et il ne peut supporter ce qui dresse la mort contre la vie. Et face à l’atmosphère étouffante post-attentat le photographe se replie dans son intérieur. Il ne s’agit pas de lâcheté mais du moyen de retrouver un peu de vie entre les murs.

 

Les photographies deviennent une cérémonie secrète de recueillement développée en divers états d’une même prise. Le pouvoir des images tente de convertir l’habituel pacte photographique sans s’affranchir des atmosphères là où émergent des résurgences iconographiques et thématiques qui soulignent des accointances souterraines avec la picturalité en réponse à la réalité.

 

Avec une rigueur géométrique et un rythme empruntée au silence les photographies  invitent en des couleurs sourdes, dans des camaïeux de gris et de beige à une méditation par l’entremise des rais lumineux du soleil qui jouent sur les rideaux, les radiateurs, les meubles et les planchers. Rien n’est dit. Mais certaines images valent mieux que mille mots. Surtout lorsqu’elles bouleversent l’habituel pacte photographique. 

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Paul Graham, « Paris 11 16th.  Novembre 2015 », Mack, 2016

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