Pour Gilles Serrand la
photographie devient le moyen de faire glisser la femme de l'ombre à la lumière
et la photographie du côté du cinéma et de la musique. Au passage l’artiste approfondit
le concept de féminité jouant du charmant, du décoratif par des jeux formels de
détournements où l’ironie demeure présente. Elle donne à la femme tout l’espace
sans pour autant faire le vide autour
d'elle.
Le genre apparemment
cadré duportrait est transformé en
sauts, décalages et morcellements. Il y a même
parfois du Villeglé chez le photographe. Les femmes y « involuent »,
s’amusent, bottent le zig dans le zag.. Mais rien ne sera totalement
« donné » à l’image. Et cela au nom d’une saisie qui coupe la chique
à un réalisme trop tenace. La femme semble vivre libre dans un temps pur.
Elle est sauvée des eaux saumâtres de certains
photographes et du regard ambigu qu’ils portant sur le statut de la féminité.
Le corps parle soudainune langue
libre, poétique, vive, aimable loin de toute instrumentalisation du corps
féminin et pour l’extase de la sensation.
Jean-Paul Gavard-Perret
Gilles Serrand, « L’’expo traversante »,
jusqu'au 31 janvier 2017,Chez Gilles Serrand, 97 rue du Cherche Midi Paris.
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