Reine Paradise now



Dans sa série « Jungle » la photographe française Reine Paradis installée à Los Angeles crée un univers géométrique et poétique entre réel et fantasme. Les scènes sont construite selon un imaginaire quasi conceptuel. Tout est méticuleusement structuré : couleurs, accessoires et costumes. Le tout non sans humour.
L’univers est fantasmagorique et paysage demeure une énigme là où pourtant le réel semble saisi de manière brute. La lumière coule sur lui dans une intensité de couleurs. L’héroïne est toujours habillé (légèrement) de rouge : elle « claque » visuellement sur le bleu du ciel ou le blanc de décors.

 

La photographe invente un concept d’espace-temps élastique. Le contexte l’est tout autant. La plasticité est dégagée de toute propension psychologisante afin de laisser le champ libre à la fantaisie et à la séduction. La femme demeure une énigme. Elle s’enveloppe de rouge mais aussi d’une lumière qui rend son corps glorieux mais néanmoins, situé en lisière de la représentation « effective ». Il crée divers types d'interrogations mais la sensualité demeure. Reste la danse immobile de silhouettes loin de tout apex d’embrasement.

 

La photographe devient une souffleuse de bulles. Le spectateur ne peut qu’être émerveillé par une beauté insaisissable et éphémère qui forme l'archétype de la féminité. Tout ce que la photographie évoque est autant transi que magnifié par la présence d’une poupées mutique et  attirante et qui prouve que sa beauté pourrait sauver le monde. Au moins an partie et de manière provisoire.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Reine Paradis, Galerie Hug, du 26 avril au 3 juin 2017,

 

 

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