Delphine Manjard : lumière et réflexion
Autour de jeunes femmes de Delphine Manjard rôde une forme de volupté discrète et surtout de gravité. La photographe les suggère par ses jeux de lumière et sans jamais chercher l’art pour l’art. Par ce travail sur la lumière, Delphine Manjard donne à ses jeunes égéries la fragilité de leur âge. Exit l’érotisme de pacotille. Le plaisir visuel est plus particulier et précieux. Tout demeure pudique en une méditation sur l’indicible.
La jeunesse devient un espace presque douloureux et en même temps puissant. La solitude est là. Mais la photographe donne une plénitude à ses modèles. Elle suggère le suspens à travers des couleurs pâles. Le corps demeure fantomatique et réel, iridescent et grave, isolé dans l’espace. Mais au lieu de s’emmurer d’avoir été « rapporté » il s’ouvre ici à la dissémination spatiale à mi-chemin entre la méditation et la fascination.
Jean-Paul Gavard-Perret
Delphine Manjard, « A Boca Chuisa 2 », Lumières d’Encre, Guéret, du 4 au 31 mars.
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