Kourtney Roy ou le film impossible

                   

Avec « Northern Noir » Kourtney Roy invente des films noirs au moyen d’images fixes en un mixage d’autoportraits et de paysages voire de quelques « vanités » ou du moins de natures mortes. Photographiées dans le nord de l’Ontario et de la Colombie Britannique ces images sont comme l’écrit l’artiste «  une série de plans fixes tirés d’un film de fiction inconnu, plus précisément, un film policier ».

Mais les scènes retenues ne sont jamais celles où il se passe quelque chose. La photographe saisit les temps morts.

L’importance du détail et de l’atmosphère est donc essentielle. Tout réside en effet dans l’art de la litote et d’un suspense dont on ignore la cause.



Toute une mémoire, réelle ou imaginaire y est engagée là où se lient l’anecdote secondaire quoique capitale et l’intimité de l’artiste. Elle reste le personnage clé de scènes aussi banales qu’étranges et perturbantes. S’appuyant sur  « les caprices du hasard » l’artiste crée tout un jeu grave mais ludique dans ce qui demeure sans prises pour le regardeur. Tout demeure donc ouvert entre la réalité et le fantastique.


Kourtney Roy, "Nothern Noir"  Editions La Pionnière, 64 p., 49 E..

 

 

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