Isa Sator : Sacrées nanas

                 

Quel ouragan, quel frotti-frotta dans les peintures d'Isa Sator ! Formes et couleurs s'embrasent, cognent. Corps et âmes ignorent la paix. Bien des polissonneries sont de mise. Et  le corps ne prend part qu'au déséquilibre. Son Y l'inspire par sauts d'inouïs émois. Un point d'union de gré à gré entre deux gués se dessine. Les formes s’envolent en flots pour les étreintes sous feulements qu'indique le jeu des courbes.

Au besoin les petites "pestes" font oublier le haut en grasseyant du bas là où le corps s'écope. Chacune ouvre son port de reine et lâche les chiens. L'ut du rut n'est pas forcément très loin. Adossés aux solives les corps fleurissent de leurs puits. Laçage, démâtage, peau halant vers nue et nuées. Lobe se suce, se pince. Les jeunes chairs soutiennent et cognent, s'immiscent entre guenilles. Tout devient sel et poivre.

Tout transpire la liberté. Remontent bien des orées et pointille l’incommensurable pour que bredouille le désir jusqu’à cequ’il se lâche. Le corps devient ravin, ravine. Les taches de chair, ça et là "déflagrées", n'ont plus à être pansées ni pensées.  L’artiste devient sorcière. Et qu'importe ceux qui parlent dans son dos : celui-ci les contemple. Elle sait que celui des hommes est plus facile à gratter que leur cœur et ses mensonges. Les choses de ce monde vont ainsi. Qui tombe chute : et quand tu y-es, tu y-es. Haut les corps ! Tant pis pour qui y laisse des plumes et qu'importe leurs rognures.

Jean-Paul Gavard-Perret

Isa Sator, « American Tour 2017 » et « Jean-Pierre Kalfon et Isa Sator au théâtre Déjazet, Paris, lundi 24 mars 2017.

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