Agathe Lippa ou la perte des repères

                   

Les « structures » photographique d’Agathe Lippa délimitent l’espace - sans totalement en remplir le « vide ». Les personnages eux-mêmes deviennent des  « carcasses » étranges dans divers jeux de vitres ou de miroirs « personnages ».
L'artiste crée une forme d’apparition paradoxale, de présence en creux. L’image crée ni la possession carnassière des apparences, ni la mimesis dont le prétendu "réalisme" représente la forme la plus détestable.

L'ébranlement du regard réclamé à cette très vieille chose qu'est l'Art passe ici par des structures qui jouent du dedans et du dehors, de l’envers et de l’endroit en un cérémonial hallucinatoire mais non sans humour.
L'imaginaire trouve la possibilité de faire émerger non une simple image au sens pictural du terme mais à une interrogation fondamentale sur l'art et l'existence à travers ce qui devient l'image de rien et de personne, de tout et de tous. La négation que l'artiste expérimente n’est donc qu’apparente. Agathe Lippa crée de l'exprimable pur par la mise en abyme du réel.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

Agathe Lippa, Exposition, Corridor Elephant, Paris, mars 2017.

 

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