Soline Roux : la femme et son mystère

 

Soline Roux remonte bien des orées. Elle pointille l’incommensurable afin que bredouille le désir sans qu’il se découvre.  Le corps devient ravin, ravine mais néanmoins il reste sous filets de protection et effets de drapés. Il prend part moins au déséquilibre qu’à l’harmonie là où se caressent à peine certains émois latents. Les formes s’envolent en flots pour des feulements qu'indique le jeu des courbes. Chaque femme montre/cache  son port de reine. Laçages, démâtages créent un appel autant vers la nudité qu'à la proximité des nuées.  

 

 

Le regard tente de s'immiscer entre des guenilles là où le corps s’abandonne aux forces ancestrales. Mais aux haleines de charbons ardents la photographe préfère les espaces d'ombre. Les silhouettes sont plus atmosphériques que lourdes. Il y a en elles toujours un excès comme si l'artiste savait  la vie est parodique et qu'il lui  manque toujours une interprétation. Soline Roux  propose la sienne de manière faussement anecdotique. L'éclat trahit la nuit au sein d'une solitude - absolue sans doute mais non idéale.  L'éloge de la vie se crée dans la moiteur de la chair et son élévation là où se dessinent parfois des mouvements d’une danse. Un univers de délices est là. Mais il reste tout autant éloigné. Existe nulle débauche. Tout est conçu pour l’essor. Et si la photographe fait lever du fantasme elle le décale tout autant. Elle l’habille là où se mêlent la jubilation d’éphémères mais d’intouchables brasiers et des rituels d’élévation.

Jean-Paul Gavard-Perret

Soline Roux, exposition, Corridor Elephant, Paris, avril 2017.

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