Offrandes d’Arthur Meehan

 

Arthur Meehan présente les femmes sur un « plateau » en un cérémonial fait de gravité et  de volupté. Les présences sont énigmatiques et subtilement érotiques. Le photographe joue de la lumière et de l’ombre  sur les corps selon une théâtralité programmée. L’œuvre reste un chant de la féminité. Indifférent à la narrativité psychologique, les corps rayonnent Le romantisme n’est qu’un prétexte à d’habiles audaces en clair-obscur. Les perspectives formalistes opposent légèreté et joie de vivre aux angoisses et aux doutes de ce que le corps offre.

Les silhouettes imposent leur prégnance au sein d’un univers fantasmagorique inspirées par les maîtres classiques des métamorphoses. Ce qui est retenu du corps est près de l’obscur, dans une marge là où fleurissent les fantasmes. Le panthéisme est à peine caressé. Dans leur intégrité intouchable les femmes communiquent une véritable phénoménologie cachée par ce que le corps possède de plus intime  mais bien loin des prétendus aveux de secrets anecdotique. L’économie stylistique des moyens plastiques est aussi froide que chaude pour offrir une poétique des solstices à la fois d’hiver et d’été.

Jean-Paul Gavard-Perret

Arthur Meehan, « A Personal View »,« 17eme festival de la photo de », Arles, du 5 au 14 mai.

 

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