Les univers parallèles de Rayk Goetze

 

Avec « Barbaric Splendour » Rayk Goetze crée un univers étrange : les personnages se détachent sur des fonds abstraits prêts à les ensevelir. Il s’agit moins d’une matérialisation de l’être et d’une dématérialisation du monde que la mise en abîme du premier dans le second. La peinture trouve là une force métaphysique.

Issu de la Nouvelle Ecole de Leipzig il poursuit la recherche d’un nouveau langage pictural en s’inspirant des Maîtres de la Renaissance, du Maniérisme et du Baroque. Existe la quête de l’identité là où les êtres semblent saisis d’un arrêt sur image qui les fixe dans leurs mouvements. La solitude semble insécable de telles présences énigmatiques : impressionnisme, expressionnisme et abstraction se mêlent superbement dans un monde aussi ténébreux que luminescent.

L’œuvre est intelligente, impertinente voire fracassante et parfois drôle mais au second degré. Il ne s’agit plus de mettre sur la rétine du postiche ou du fantasme dans le mental. La surface n’est plus l’infirmière impeccable des identités. Elle se distend comme une peau usée là où l'imaginaire ne cesse de la tarauder. Tout se met à flotter, à fluctuer en diverses dérives qui ouvrent des seuils. L’image par ses effets de franges et de torsions les franchit.

Jean-Paul Gavard-Perret

Rayk Goetze, «Barbaric Splendour », Galerie Charron, Paris, du 1er juin au 7 juillet 2017

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