Régies de Laure Carré

 

Par superpositions de couches Laure Carré montre/cache formes réalistes, constructions abstraites, ordre humain ou animal, sensualité et biffures. De telles images sont des narrations où la vie quotidienne se transforme en archéologie de l’intime traitée néanmoins avec décalage et pudeur. Tout est - au sein même de la simplicité - subtile, drôle, sensible.

Chaque fragment donne vie au réel par le caractère « tactile » du dessin. Il permet de comprendre l’élaboration d’une pensée et d’une émotion en acte au sein de la confrontation entre l’expression de l’intériorité et sa réalisation. Les œuvres ne racontent pas : elles disent. D’après nature, d’après modèle ou selon un imaginaire qui bat la campagne.

Parfois il faut l’accumulation des figures, parfois la solitude de quelques traits comme s’il s’agissait de retirer le paysage non "par" mais "pour" le biffer. Les ascensions semblent immobiles mais elles cassent le temps. Les lignes grouillent sur la peau du support ou s’y diluent. Pour voir ce qui n'est pas, ce qui n'est pas encore mais qui n’est en rien le vide. Pas de quartier dans ces quartiers dont le noir est la lumière. Ne pouvant résister elle se cambre.

Jean-Paul Gavard-Perret

Galerie Gaïa, Nantes.

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