Les « oxydérations » de Bertrand Peyrot

Partant sur et d’une forme, Bertrand Peyrot transforme ce qui fait l’essence de la peinture : la fixité. Néanmoins il ne quitte pas pour autant le cadre. La forme se dessine et se transforme sur la plaque d’acier grâce à la corrosion, l’altération par la nature (rouille) et non la main de l’artiste (ou du moins pas en totalité).
Chaque toile (plaque) évolue "telle une entité organique en perpétuel mouvement, dans un rythme biologique en parfaite phase avec celui de l’être humain" écrit l’artiste.

Existe donc une figuration et une défiguration là où néanmoins la nature ne prend pas le pas sur l’art : elle s’y incorpore. Au moment même où la biodégradation oblige à une médiation sur le temps et donc l’existence. L’image demeure donc active en ce qu’elle montre entre une métaphorisation et une littéralité.

L’art et l’être sont interrogés au plus profond. Il ne s’agit plus de montrer  l’origine du monde mais son cheminement dans une sorte de rupture des codes classiques de la peinture.

Elle vit sa vie face aux  prétendus invariants de l’art.

Par  le fait de nature une autre vérité apparaît.

Le marbre de la loi générique  de l’image est remplacé par un autre magister. Il ne cherche pas à provoquer mais à évoquer de manière poétique  non ce qui est mais ce qui arrive.

Jean-Paul Gavard-Perret

www.bertrandpeyrot.fr/

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