L’ironie coruscante de Subodh Gutpa

Subodh Gupta est sans doute un artiste majeur de la scène non seulement indienne mais mondiale. Il mixte des oppositions : art populaire et art noble, richesse et misère. L’œuvre - culturellement chargée - en témoigne.
Migrant dans son propre pays le créateur confronte aussi les cultures et économies urbaines et rurales, régionales et mondialisées.

Le sculpteur invente au fil de temps des structures de plus en plus grandes. A la bouse de vache et au bois des premières années font place l’acier inoxydable, l’aluminium afin de créer des œuvres à fort impact physique ou là encore se mélangent l’artisanat et l’industrie afin de créer des symboliques plus ou moins perceptibles.

Certaines œuvres restent magistrales. Citons surtout son very hungry god en acier inoxydable où la faim dans le monde s’illustre d’une manière intense et provocatrice. Mais des pièces comme Two cows sont à la fois plus ironiques mais peut-être plus parlante pour un public indien qu’européen.

La nourriture et ses rituels sont souvent présents dans l’œuvre. Ces thèmes sont chez Gutpa liés à la mort comme dans sa vidéo performance Spirit Eaters où des gens originaire de l’état indien d’origine de l’auteur (La Bihar) mange en l’honneur des disparus.

Mais la faim et la nourriture de sont pas les seuls thèmes : la guerre est présente de manière métaphorique sous forme de poids qui indique combien de kilos de guerre voulez-vous ? 
L’ironie reste donc toujours présente dans cette œuvre surprenante que La Monnaie de Paris permet de découvrir.
 

Jean-Paul Gavard-Perret

Subodh Gutpa, Rétrospective, Monnaie de Paris, du 13 avril au 26 août 2018.

 

 

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