Dominique A les pieds dans le tapis

Dominique A joue avec sa propre identité qui à la fois devient partie intégrante de son œuvre mais va au-delà des limites de l’art. Les références autobiographiques se combinent ou nourrissent- les questions sur l’être et le paraître et par delà la réflexion sociale qui déborde sur le statut de l’artiste.

Mais l’engagement vers l’art comme vers l’humaine condition prend dans la vie du créateur prend ici des impasses. La pop est d'un type intello version 10’ de la "Catherine Ribeiro + Alpes" de jadis.

La splendeur et l’élégance de Dominique A est toujours un peu rasoir (à plusieurs lames). C’est nocturne, mélancolique mais tape à l'oreille. Et l’électro ne sauve rien voire plombe par effet plus d’ajout que de « consubstantiabilité ».
Beaucoup de titres ou presque sont en « La » mais il manque un dièse de sobriété et « la poésie » (titre du premier titre) digne de ce nom est aussi à deux balles et élitiste. Bref l’album devrait plus s’appeler l’ennui plus que la fragilité.

L’ensemble est racoleur par sa feinte d’élégance. L'album est aux antipodes du premier volume paru au début de l’année et qui constitue avec La Fragilité un diptyque. C’est purement une esthétique France Culture, France Inter et Télérama. Existe là une insignifiance musicale assez stupéfiante à part un titre « Le Ruban » très freudien vaut mieux que deux tu l’auras.
 

Jean-Paul Gavard-Perret

Dominique A, La Fragilité, Label Wagram, 2018

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