Les mises en espace de Pierre-Yves Freund

Chez Pierre-Yves Freund le sublime côtoie le fragile dans le basculement sans cesse repris. L'artiste travaille sur les notions de trace, d’empreinte qu'il repère dans divers lieux. Il s'approprie et prélève des matériaux à travers des photographies, sculptures, installations. Sont mis en évidence les notions de geste, de fragment, de recommencement, de réminiscence mais aussi d’affleurement comme d'effacement.

Tout tient parfois à presque rien entre les volumes et l'espace. L'artiste organise aussi des mises en lignes de formes issues d'une même matrice et au besoin utilise des éléments actifs mais inattendus comme le thé ou la température là où préside la mise  scène des pratiques de création et l’économie de moyens mis en oeuvre.
"Je n’invente rien, je m’approprie et relie avec des moyens volontairement réduits" dit le plasticien. Son art devient de la sorte autant pariétal que post-moderne. Il utilise les ratés, les cassures, les imperfections pour l'érection d'une beauté particulière.

Tout est monté et montré dans des mises en images ou des installations dans lesquelles l'architecture du lieu garde toute son importance. Ce livre lui-même le prouve par son agencement. Les pièces représentées  jouent entre elles dans ce qui devient un ouvrage très précieux.

Jean-Paul Gavard-Perret

Pierre-Yves Freund, Poussière blanche sur noir, 2019, www.pyfreund.net

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