Doïna Vieru : l'écriture et après

Doïna Vieru donne à L'écriture du désastre de Blanchot une suite. Il n'est plus ici question de logos mais de traces et de pulsions. Refusant toute règle sinon la sienne, et dans une approche particulière de la littérature, celle-ci devient une Patagonie ou une plaine sale.

Par l'esprit l'artiste reste proche de Louise Bourgeois, Bacon et Kiki Smith. Les noirs des encres et fusains, le blanc de l'acrylique donnent au dessin une dimension sculpturale et une texture topographique du bord, du creux comme de l'enflure et de la vague. 

De cette façon par articulations des contraires (blanc-noir, construit-déconstruit, plein-vide) surgissent des mouvements vertigineux afin de faire éclore sous ou sur l'écriture des pousses de l’indicible, de l’insaisissable, de l’imperceptible qui donnent souffle aux images.

Par biffures se crée une délivrance. Elle réintroduit du désir via un rappel incontournable de sa connivence avec l’acte de la  (pro)création. Il s'agit donc de "dire et taire" par le maintien d’un mouvement incessant. Le dynamisme du dessin donne un "goût" indéniable de brasier où se mêlent le crépuscule des pertes ombrageuses et l’aube des retrouvailles éclatantes pour y décanter les signes culturels au profit d'une autre présence.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Doïna Vieru, Re-écriture du désatre, Galerie de Nesle, Paris : à partir du 20 février 2020

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