HCB à la BnF

Pleinement conscient de sa valeur en sa qualité de photographe, prévenant et même prévoyant pour son œuvre, pensant à l'avenir trente ans avant de fatalement quitter le plancher des vaches où, dans l'entre-temps, il se consacre alors de plus en plus assidûment à son cher dessin, Henri Cartier-Bresson sélectionne – Aide-toi, le ciel t'aidera, en quelque sorte ! – 385 de ses œuvres.
Pourquoi précisément 385 ? Mystère et boule de gomme ! Chacune étant en tout cas déclarée digne, à ses yeux, de le représenter tel qu'en lui-même sous le regard du public dans les expos et, au-delà, au sein des futurs volumes de l'Histoire officielle de la photographie internationale ou autres publications connexes.
À tel point qu'il faille donc, d'office, lui en imposer cinq d'un seul coup d'un seul sous la baguette – magique ? – d'un sixième larron, celui-là promu, je l'ai dit, général en chef de la mostra ! Sans parler des fâcheuses répercussions sur les finances publiques mises, du coup, à contribution – en tout six fois, donc, au lieu d'une – quand l'exposition, du 13 avril au 22 août, est encore très largement tributaire du confinement et les temps, plus que jamais ne le furent, à la décroissance.

Là-dessus, l'un des six commissaires, la photographe Annie Leibovitz, s'est tout bêtement tiré une balle dans le pied en déclarant sans façon dans le bla-bla habituel aux services de presse : Les portraits de Giacometti par Henri Cartier-Bresson m'ont toujours amusée. Tiens donc !
Du coup, son autorité et sa compétence en pâlissent quelque peu, dès lors d'autant plus douteuses que ces œuvres majeures se trouvent justement être – tout au contraire, c'est évident ! – sur un tout autre registre sensible que celui de son jugement.
Henri Cartier-Bresson, Le grand jeu, BnF, Quai François Mauriac, 75706, Paris, du 13 avril au 22 août 2021
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