Daniel Clément et les meubles lumineux

Créateur autodidacte Daniel Clémant se revendique du Facteur Cheval dont il est fan. Son esthétique kitsch a bien des égards rappelle celle de son modèle. Mais la pierre est remplacée par le verre. Le créateur brise mais avec soin cette matière en la retenant uniquement lorsqu'elle est claire et qu'elle possède 3 millimètres d’épaisseur : Pas un de plus. Pas un de moins? dit-il. 

Elle devient l'élément d'une marqueterie particulière. Le créateur en habille boîtes à cigares, tables, commodes, chaises, paravents et appliques. Les morceaux de verre peints ouvrent un monde magique.

Pendant longtemps l'artiste s’est fourni en meubles aux Puces et Emmaüs. Puis il les fait fabriquer en Allemagne selon ses propres croquis. Il ne garde jamais de grandes surfaces. Il miniaturise, coupe des verres mouillés de White Spirit, avec une roulette. Le son qu’elle émet les cassent.
 

Il travaille d'abord à plat avant de positionner ces petits bouts de verres géométriques. Il les colore pièce par pièce et par l’arrière avec des peintures industrielles vendues pour les écoles. Mais il conçoit sa propre mixture en y ajoutant des gouttes de sang de bœuf, des paillettes. 

Daniel Clément affirme que jamais une couleur semblable en croise une autre, qu’elles sont toutes différentes. Et Il a revêtu de la sorte un piano Pleyel, un sarcophage et  une série de boites à cigare pour Davidoff.
Mais, reste à l'artiste de ne pas se contenter d'être décorateur entre art brut et surréaliste. S'orienter vers un travail de concepteur de formes neuves permettrait de pousser son travail de transfiguration encore plus loin. 
 

Jean-Paul Gavard-Perret

Éric Clément, Meubles en verre et  Meubles précieux, Vol I, Éditions Patrick Cramer, Genève, 2015, volume cousu fil de 144 pages, 95 reproductions dont 83 en couleurs, relié plein carton, couverture illustrée en couleurs, 245 x 240, texte en français, allemand et anglais.

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