Les animaux farcesques malades de notre peste
Les bestioles mutantes du dessinateur qui fréquente assidûment le zoo de sa ville natale, rappellent des acteurs qui poseraient dans un décor pour une mise en scène militante. Leurs traits sont animaux mais leurs attitudes et attributs évoquent continuellement l’humain et ses machines. Par l’intrusion de l’automatique dans le vivant, Fifo Stricker dénonce avec virulence le néfaste empire de l’homme sur la nature.
Ce dernier, pourtant, ne s’affiche jamais. Seule la manifestation de sa tyrannie pointe : sur l’encolure du zèbre, les gracieuses rayures prennent ainsi l’apparence inflexible d’un code-barres et se distingue, au cou de la martre, le col d’un futur manteau.
Jean-Paul Gavard-Perret
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