Catherine Bolle : transparences et opacités

Figure majeure de l'art helvétique Catherine Bolle fait preuve d'une exigence absolue  et ses diverses approches demeurent essentielles. L'artiste cherche toujours à comprendre et montrer comment au sein de son apparente immobilité une image bouge à la fois par le déplacement de celles et ceux qui la regardent comme par les intentions de la créatrice.

Celle-ci multiplie ses approches : du plus grand au plus petit : sculptures, graphies sur calque ou verre, verres acrylique, interventions en paysages ou sur des architectures, encres, graphites, pigmentations, illustration de livres, livres d'artiste, etc.

Par ses interventions, deux contours ou deux surfaces n’en font parfois qu’une. L'inverse est vrai aussi. Si bien qu'additionner devient un raccourci vers la soustraction cachée à l’affût.
Existe tout un théâtre des quatre éléments : terre, eau, feu, air interviennent dans la création des œuvres et selon divers traitements d'autant que l'artiste ne cesse d'expérimenter seule ou avec des "éléments" extérieurs : poète, industriel, architecte, scientifiques.

Chaque œuvre au-delà d'être un décor crée des univers de l'étrange dans le jeu des formes, couleurs, biffures, griffures, effets d'opacité ou de transparence. Ce livre permet de comprendre comment l'espace créé dessine la force des actions que Catherine Bolle imprime. Surgissent diverses rythmes dans l’infinité des transpositions.
 

Jean-Paul Gavard-Perret

Catherine Bolle, Des eaux nomades à la ruche humaine, 230 x 320, Till Schaap éditions, octobre 2021, Berne, 128 p.-, 49 CHF

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